MES RENCONTRES AVEC LA MUSIQUE ET MON PARCOURS A TRAVERS LA CHANSON
Ma toute première rencontre avec la musique a été ma guitare. La première guitare, ma mère me l’a offerte pour mon BEPC et c’est à ce moment-là que j’ai décidé d’apprendre à m’en servir pour chanter. J’étais déjà très imprégné par mon père.
On me parlait souvent de sa voix et des nombreux concours de chant qu’il avait gagnés quand il était plus jeune. Hélas, il est mort quand j’avais neuf ans mais il m’a laissé sa voix et peut-être l’envie de chanter. L’apprentissage de la guitare a été facilité par ma rencontre avec les « COSEDIAS ». Nous sommes restés deux ans ensemble et chantions du folklore de nombreux pays.
Après mes études, je suis rentré dans l’enseignement. Avec des collègues, nous avons créé un groupe, les « TROUBADOURS » et c’est à ce moment-là que j’ai écrit mes premières chansons. Cette aventure a aussi duré deux ans. Ensuite j’ai retrouvé un ami d’enfance (fou de Léo Ferré). Il avait la voiture, j’avais la guitare et c’est ainsi que nous sommes partis sur les routes de France faire « la manche ». Après bien des rencontres, nous sommes partis en tournée en Belgique, Danemark et Pays-Bas. Deux ans plus tard, je décide de continuer seul et j’enregistre mon premier 45 tours chez DMF avec quatre de mes chansons.
Après plusieurs spectacles à Caen, au « VIRGULE » avec Jean-Marie QUIESSE, je me suis retrouvé au cabaret « LES BALADINS » à Auray pour le remplacer. Patrig LE MASSON, le maître des lieux, m’a engagé pour y chanter les deux mois d’été et lorsque Patrig a ouvert le « BATEAU-LAVOIR » à Nantes, il m’a demandé de faire l’ouverture. C’est là que j’ai vraiment appris mon métier et que j’ai rencontré de nombreux artistes comme Gilles SERVAT, Colette MAGNY, Roger MASSON, Paul BARRAULT, Jacques SERIZIER, Monique MORELLI et bien d’autres…
C’est au « VIRGULE » que j’ai fait la connaissance de Jehan JONAS (lui aussi était très imprégné de Léo Ferré). Je passais en première partie et n’avais aucune idée de ce qu’il chantait. Après le spectacle j’ai tout de suite eu envie d’interpréter quelques unes de ses chansons. En 1969, j’ai enregistré mon premier 30 cm « LA MANIC » pour la SOCIETE FRANCAISE DE PRODUCTION PHONOGRAPHIQUE (SFPP) que dirigeait Michel BACHELET qui a eu confiance en moi et pour qui, jusqu’en 1983, j’ai enregistré sept autres 30 cm.
Après la sortie du disque « LA MANIC » dans lequel j’interprétais déjà des chansons de Jehan (« Le Phare », « La Journée des Amants » etc…) celui-ci m’a invité à venir chez lui pour choisir d’autres chansons.
Laure et Jehan en ont profité pour me faire courir les cabarets parisiens (Contrescarpe, Port du Salut, Villa d’Este…) où j’ai rencontré pour la première fois Maurice FANON, Bernard DIMEY, MOULOUDJI et bien d’autres…Pendant une douzaine d’années, nous nous sommes souvent revus, soit chez lui, soit chez moi, pour travailler et jouer au flipper ! Il a été présent lors des sorties de disques et notamment au théâtre du VIEUX COLOMBIER à Paris.
Le 24 Avril 1970, spectacle déterminant avec Félix LECLERC à la salle Francine Vasse à Nantes. « Maudit qu’c’est beau, je parlerai de toi » m’a dit Félix après la répétition.
Il a tenu parole, j’allais dire comme d’habitude et un an plus tard je quittais l’enseignement. Je retrouvai Félix en 1973 pour une tournée de trois semaines en SUISSE. Je dis toujours que c’est grâce à Félix ou à cause de lui que je suis dans le métier. J’allais le revoir à plusieurs reprises tant en Europe qu’au Québec.
Pendant de nombreuses années, j’ai tourné dans ce petit pays qu’est la Suisse, notamment au cabaret des « FAUX NEZ » à Lausanne. J’y ai rencontré Ricet BARRIER, Bernard HALLER, Michel BUHLER, Henri DES, Peter USTINOV, Jacques BERT et Charles APOTHELOZ qui me confiera le rôle et l’écriture de la musique d’UBU ROI au Centre Dramatique de Lausanne.
À partir de 1978, j’ai fait de nombreuses tournées en Allemagne où certaines de mes chansons (« Monsieur Petit », « Vieillir », etc…) sont étudiées dans les manuels scolaires. Je retourne toujours avec beaucoup de plaisir chanter dans ce pays. Puis ce furent les Instituts Français en AUTRICHE, PAYS-BAS et GRECE. Une grand dame du théâtre m’a aussi aidé. Il s’agit de Silvia MONFORT. C’est au « NOUVEAU CARRE » à Paris, théâtre qu’elle dirigeait que j’ai fait la connaissance du clown DIMITRI.
À la même période, j’ai rencontré Raymond DEVOS, Catherine SAUVAGE, Pierre LOUKI et Jacques DEBRONCKART dont j’ai interprété plusieurs chansons (« Adelaïde », « Je suis comédien », etc…).
Au mois d’octobre 1977, Félix LECLERC me demande de venir chanter au THEATRE DE L’ILE D’ORLEANS à QUEBEC par l’intermédiaire de Pierre JOBIN qui me fera revenir plusieurs fois dans d’autres lieux. C’est là que j’ai rencontré Jean-Pierre FERLAND, Claude LEVEILLEE et Gilles VIGNEAULT. C’est tout naturellement à l’Ile d’Orléans que NATHALIE, la fille de Félix, a créé L’ESPACE FELIX LECLERC. C’est un lieu où j’ai l’impression de me retrouver en famille. En 2003, Pierre JOBIN produit un CD de mon récital aux OISEAUX DE PASSAGE à Québec. En 1985, la SFPP cesse son activité et je me retrouve sans disques. Une association de la Drôme, » LES ATELIERS DU SPECTACLE « , m’organise des concerts sur la région et produit plusieurs cassettes. C’est au cours d’un de ces spectacles que je fais la connaissance de Yannick MATHIAS. Nous parlons beaucoup, de chanson bien sûr, de Félix LECLERC, de Mélina MERCOURI et d’autres. À partir de ce soir-là, une longue période de productivité et de complicité commence.
Je retrouve une Maison de Disques, LES EDITIONS DU PETIT VEHICULE à Nantes pour laquelle j’enregistre six CD dont la plupart des arrangements ont été faits par un compagnon de route de longue date, Serge LELIEVRE, dit « Lapin ».
L’aventure des Maisons de Disques s’arrête et je décide de devenir mon propre producteur avec la complicité de Jean-François MOREAU.
À l’occasion de mes différents spectacles, j’ai rencontré d’autres artistes comme Serge UTGE-ROYO, Allain LEPREST, Véronique PESTEL, JEHAN, etc…Pardon pour tous ceux que je ne cite pas, il y en a beaucoup. Et puis il y a aussi mon ami de toujours, MICKAEL, tous les anonymes et surtout ma Compagne. Tous ont fait de moi l’homme que je suis devenu aujourd’hui.